La bibliothèque Queriniana fut fondée en 1747 et ouverte au publique par le Cardinal Angelo Maria Querini, ancien bibliothécaire à la Bibliothèque du Vatican, très connu pour sa bibliophilie.

Il fit bâtir par l'architecte de Brescia Marchetti le palais monumental qui encore héberge l'institution qu'il enrichit avec ses collections bibliographiques privées ainsi que d'une revenue considérable. Ce fut le fondateur  lui-même qui décida d'offrir la bibliothèque à l'administration communale de Brescia qui, sauf un interval de quelques années à la fin du XVIII siècle, organise et gère l'ensemble du service.

Au cours des siècles les fonds libraires de la bibliothèque se sont considérablement enrichis à la suite des suppressions napoléoniennes des bibliothèques monastiques ainsi que de plusieurs donations privées. Le bâtiment a été bombardé pendant la seconde guerre mondiale, ce qui a entrainé la perte d'une partie des collections ainsi qu'une restructuration du bâtiment dans son ensemble. La partie ouverte au publique commence par un vestibule  au sommet du perron d'entrée décoré par les fresques de deux peintres: Albrizzi et Scotti, au milieu desquels on admire le buste du cardinal fondateur sculpté par A.Callegari. Sur les parois dans les médaillons on peut remarquer la représentation de quelques épisodes de la vie du fondateur et sur le plafond l'allégorie qui montre la supériorité de la connaissance par rapport aux richesses. Le salon de lecture, ainsi que les trois salles plus petites, sont aussi décorés avec des fresques du XVIII siècle et des lustres en Murano.

La bibliothèque possède aujourd'hui un fond assez vaste de livres anciens et modernes mais sa réputation se base notamment sur ses riches collections de manuscrits anciens. Il  s'agit dans la plupart des cas de textes latins ou italiens et il suffit d'en citer quelques uns dans ce contexte pour donner une idée de la valeur de ces pièces parfois très précieuses à cause de leurs enluminures. Impossible d'ignorer l'évangile couleur pourpre d'époque carolingienne commissionné probablement par un personnage de rang  ou bien les concordances évangéliques   d'Eusèbe du X siècle très richement enluminées, les fragments de Saint Cyprien du V siècle, un psautier anglais enluminé  du XIII siècle, un évangile grec du X siècle ainsi qu'une collection de fascicules du Coran qui datent du XV siècle. En ce qui concerne les livres imprimés il est juste de mentionner l'incunable contenant l'édition complète des rimes amoureuses de Pétrarque, le "Canzoniere" imprimé an 1497 ainsi qu'une édition de la Comédie de Dante aux xylographies à pleine page.

Le palais de l’évêché forme un tout avec la bibliothèque. Ils ne sont séparés que par une petite grille de 1737 et partagent un jardin qui s’ouvre sur la petite place del Vescovado, au centre duquel coule une fontaine à vasque polylobée, située dans l’axe de l’autre fontaine du XVIIIème siècle que l’on aperçoit sous le portique de la bibliothèque Queriniana, adjacente à la via Cattaneo. Cette dernière est composée en revanche de vasques recatangulaires, l’une faisant office d’abreuvoir et l’autre de lavoir. Le palais, caractérisé par un portail classique monumental de style toscan, fut édifié au XVème siècle, modifié et reconstruit à plusieurs reprises. Il doit son aspect massif et simple aux interventions de Pier Maria Bagnadore et de Giovanni Maria Piantavigna.