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Église dei Santi Nazaro e Celso
D’architecture XVIIIème avec une imposante façade constituée de hautes colonnes corinthiennes, qui soutiennent un tympan triangulaire et couronnée enfin d’une balustrade à sept statues en marbre, oeuvres du Citterio, l'église L’église abrite de nombreuses oeuvres d’art; parmi les chef-d’œuvres: le cénotaphe de l’évêque Giovanni Ducco anciennement attribué à Altobello Averoldi (1522) à peine après le seuil, sur la gauche.
Sur le premier autel à droite est placé l’œuvre majeure d’Antonio Gandino (1565-1631) San Rocco et onze épisodes de la vie du Saint; sur le troisième autel à droite, Transfiguration du Moretto (1541) où le Christ avec les symboles de la Passion est représenté entre Moïse et Elie; dans le presbytère, orné d’un cadre néoclassique de Rodolfo Vantini, resplendit le polyptyque Averoldi, chef-d’œuvre de jeunesse de Titien; adossé aux parois, le chœur en bois exécuté en 1667 par les sculpteurs sur bois Lelio e Salvatore Zucchi di Verolanuova.
On remarquera également sur le côté gauche de la nef: l’Adoration des Mages du Pittoni (1739-1740), des cénotaphes du XVIème siècle, et d’autres précieuses oeuvres du Moretto: L’Adoration des bergers avec les Saints, les volets de l’orgue avec L’Annonciation et Le couronnement de Marie avec Saint François, Saint Nicolas et l’archange Saint Michel (seconde chapelle), lumineux chef-d’œuvre de maturité de l’artiste.
D’autres volets d’orgue peints par le Romanino sont conservés dans la sacristie. Tout près de l’église, on trouve la Canonica (entrée via Fratelli Bronzetti n°5) avec des fresques du début du XVIème siècle de Ferramola dans la salle du chapitre. Le polyptyque représentant Jésus ressuscité, l’Annonciation, les saints Nazaro et Celso avec le donateur Altobello Averoldi et Saint Sébastien, signé et daté de 1522, doit son nom au Brescian Altobello Averoldi qui commanda le tableau à Titien. Il se trouve représenté dans le compartiment inférieur gauche avec les saints Nazaro et Celso.
Il s’agit d’un chef-d’œuvre de jeunesse du maître de Cadore qui fait preuve ici d’une sensibilité particulière pour la culture de l’Italie centrale et en particulier pour l’œuvre de Michel-Ange dont l’influence est nettement perceptible dans l’accentuation plastique de l’anatomie, dans l’effet monumental des personnages rendus presque tangibles par le naturel de leur expression, dans l’énergie et l’assurance des mouvements qui renoncent à tout effet de solennité abstraite.
Les regards orientés, les bras ouverts et les attitudes des personnages forment, en se prolongeant ou en s’opposant, une fine ligne continue qui crée autour des figures une fermeture circulaire des espaces représentés et qui déborde les limites des compartiments du polyptyque: cette subtilité maniériste va bien au-delà du naturel mais n’entame en rien le caractère réaliste de l’ensemble ni la matérialité des corps et des choses.
C’est également l’élaboration de la lumière et des couleurs sur la matière qui confère cette unité à l’ensemble des compartiments du polyptyque et qui fait de Titien un maître de la gamme chromatique capable d’utiliser les différents tons des couleurs pour créer les formes elles-mêmes: une couleur qui resplendit en soi, dénuée de tout dessin. Dotée d’une force plastique autonome, étalée par nuances chromatiques et dégradés de manière à obtenir une plasticité et un volume autonomes.